Boulouris et le Dramont

Boulouris

La station de Boulouris se situe en bord de mer dans le prolongement ininterrompu de Saint-Raphaël. La côte se présente alors comme une bande de terrains de 500 à 600 mètres de profondeur qui se poursuit pendant 6 kilomètres jusqu’à Agay. C’est un paysage de plages rocailleuses et de calanques de porphyres volcaniques fortement accidentées et découpées.

Avant l’arrivée du chemin de fer en 1864, le quartier de la Boulerie n’est encore qu’un bois communal de pins, bruyères, cistes et myrtes traversé par un vallon et bordé par la méditerranée, que longe le sentier des douaniers. L’arrivée du Paris-Lyon-Méditerranée incite quelques spéculateurs à faire l’acquisition de terrains.

Bord de mer

Au nord de la voie ferrée, Pierre Aublé construit en 1883 le Collège de Boulouris. D’allure néo-classique, il était destiné aux jeunes garçons, pendant du collège de Valescure destiné aux jeunes filles. Surplombant le quartier, le Grand Hôtel de Boulouris est construit par l’architecte Léon Sergent en 1899. Dès 1894, l’architecte Sylvain Ravel met à la vente des terrains qu’il a acquis et lotis. Après la petite gare inaugurée en 1898, la chapelle Notre Dame du Sacré-Cœur, est construite en 1911.

La voie de chemin de fer cloisonne le quartier en deux zones : le flanc de colline et le bord de mer. La bordure littorale est découpée en grandes parcelles perpendiculaires où les villas, souvent de somptueuses demeures, sont construites au centre de parcs ayant souvent gardé un aspect sauvage. Ces parcs s’achèvent en terrasses sur le bord de mer qui se signalent par des murs de pierre appareillée, véritables contreforts destinés à les protéger des attaques de la mer, murs surmontés de balustrades et de belvédères.

La Terrasse

Un projet de lotissement de terrains communaux aux Plaines est lancé en 1913 sous l’appellation d’Estérel Plage: il s’agit de créer une véritable ville dédiée aux loisirs, définie comme la cité modèle de luxe, d’hygiène et de sport. Interrompu pendant la guerre, le projet reprend en 1920. Le Théâtre du Soleil y est construit en 1927. Le projet sera ensuite progressivement abandonné.

Villa Paulette (aujourd’hui Caroline)

Les artistes et personnalités furent nombreux à séjourner à Boulouris. À la villa Pax, Eugénie Meurlot Chollet, artiste et mécène, invite peintres, illustrateurs et écrivains. Citons Auguste Chéret, Sarah Bernhardt, et probablement Mucha, Jean Veber, Raoul Dufy, le Maître Lalique… Mais également Victor Flachon, publiciste et directeur du journal la Lanterne, qui fait construire la villa La Lanterne, le peintre Hamon la villa du même nom, l’Amiral Baux propriétaire de la Villa Estérel-Rive.

Si le porphyre était essentiellement utilisé pour le pavage des routes et trottoirs, pour le ballast des voies du chemin de fer et du tramway, on le retrouve également en pierres brutes dans les soubassements de villas, pour les encadrements et arcatures, pour les murs de clôtures.

Plus loin, la villa Louise, réalisée en 1907 par l’ingénieur, Monsieur Marchand, qui participa à la réalisation du métro parisien. La villa Claudine, que l’actrice Amélie Bouchaud dite Polaire, amie de Colette, fait édifier en 1903. Et autour, c’est le quartier de Camp Long qui voit s’élever plusieurs très belles villas.

Villa Claudine

La corniche de l’Ésterel
D’ici se dessine à partir de 1903 la route de la Corniche d’Or, sous l’impulsion du Touring-Club de France, avec le concours de la compagnie Paris-Lyon-Méditerranée. Un long serpentin taillé dans la rhyolite et l’azur, emprunté par les premières automobiles à pétrole rejoignant le pays cannois par le bord de mer.
Plus tard c’est sur la plage du Dramont que débarquent le 15 août 1944 les Alliés. Le village deviendra le quartier actuel, après la fermeture de la Société des carrières en 1959.

Boulouris et le Dramont à travers les cartes postales