Le centre-ville et le front de mer

La commune de Saint-Raphaël s’étend sur une superficie de près de 9000 hectares, en partie occupée par la forêt domaniale de L’Estérel et bordée par 25 kilomètres de côte. Elle se présente comme une juxtaposition de petites stations : le centre-ville et le front de mer, le plateau Notre-Dame et les Cazeaux, les stations balnéaires de Boulouris, le Dramont, Agay, Anthéor et le Trayas, et en retrait sur des collines, Valescure.

Saint-Raphaël se compose à l’origine de deux entités : au nord, le village autour de la vieille église et ses agriculteurs, au sud, le quartier de la marine, avec ses pêcheurs et son commerce maritime. Au milieu du XIXème siècle, on dénombre 170 maisons pour 1 120 habitants. L’arrivée du chemin de fer en 1864 est déterminante pour la configuration de l’urbanisation : la coupure entre le village et la marine se renforce et c’est au sud de la gare que se développe la ville nouvelle, sur le plateau du Veillat. Sous l’impulsion de Félix Martin, maire de la commune à partir de 1875, débute l’édification de la station balnéaire : un plan orthogonal classique s’organise avec des ilots de terrains prêts à être construits.

La plage des Corailleurs

Les Bains et le Boulevard Félix Martin

Les symboles d’une station balnéaire huppée prennent place : villas immaculées, hôtels de belle tenue, casino, bains, courts de tennis, palmiers… Le casino aux Neuf Muses, avec son cercle des chasses et régates, son théâtre, propose l’essentiel de la vie artistique et mondaine. Une nouvelle église paroissiale est élevée à ses côtés en 1888, l’actuelle basilique Notre-Dame de la Victoire de Lepante, sur les plans de Pierre Aublé. Le boulevard Félix Martin, dénommé à l’époque boulevard de l’Avenir, devient l’axe principal, reliant la gare au bord de mer. Des édifices sont construits le long de l’artère, à l’instar des boulevards haussmanniens : banques, grands magasins, commerces de luxe, immeubles bourgeois, hôtel des Postes et Télégraphe.

La terrasse des bains est construite en 1881. Son architecte est Pierre Aublé. Cette promenade en terrasse se pare de mobilier urbain, de kiosques, de fontaines, à l’image de la traditionnelle promenade de « représentation ». C’est le lieu de déambulation des élégantes et des beaux messieurs, sous le soleil hivernal, à pied ou en équipage. On y contemple le panorama des caps et du Lion de mer. On y écoute l’orphéon municipal sous le kiosque. De grandes fêtes, comme la traditionnelle bataille de fleurs, y sont organisées. En 1886, la ville compte 3 227 habitants pour autant de touristes. En 1898, l’éclairage au gaz magnifie la station.

Le Boulevard Félix-Martin et les Villas

Au-delà, et avant le quartier de Boulouris, la pointe rocheuse de Santa Lucia voit la construction du Château Calvet construit à l’aube du XXème siècle. Il est transformé en casino en 1924 puis détruit, avant que le parc ne soit loti.
Plus loin, le parc Beau Rivage doit son nom à l’élégante demeure qui occupait à l’origine l’ensemble du domaine.

L’hotel Beau-Rivage et les Villas

Le centre-ville et le front de mer à travers les cartes postales